Pierre Perrin : Confiance, in Des jours de pleine terre, 2003

manuscrit

[le poème ci-dessus a été réécrit pour paraître dans Des jours de pleine de terre
– maintenir ici la souris pour lire –]
Où va l’humble, le vent se tait, la lune brille. Des oiseaux dans le ciel, au ventre affamé, plein d’ardeur, d’autres amours chevauchent des trous noirs.
Trop de mystères attisent la cécité, la suffisance.
Certains, de ferme assurance, crèvent sous eux tout ce qu’ils grimpent et dévalent. Du cri levant l’aube aux frappes de l’atome, rien ne peut leur échapper.
Ils comptent, mieux que l’enfant ses billes, les milliards d’années-lumière que la vie leur doit ; et ils formatent le monde à l’aune de leur désir.
Ils chargent et déchargent, peu importe quoi. Ils enjambent, fouissent, déchaussent à peine les lunettes pour dormir, bouffent à crever d’aise.
Qu’ils vibrent, explosent et se recomposent ! Ils se font un honneur de tout écraser !
L’espoir en écharpe, le fol écolier se prend au jeu des mille et un cercles de l’abandon. Son bonheur est de croiser près d’une source, en forêt, une biche, la folle peur à la beauté jointe, qui s’enfuit, hélas !
Va pour tout perdre – mais le don d’amour, mais la plénitude ?


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