Les poèmes de Pierre Perrin [et quelques notes sur la poésie – XXème siècle]

Pierre Perrin, Les poèmes
L’anthologie, Des jours de pleine terre, est parue chez Al Manar


Si le bonheur n’existe pas / Poème au poing, l’amour debout, / Nous ferons tout pour l’inventer.

couverture

Des jours de pleine terre [nouveauté]
La quatrième de couverture

L’histoire d’une vie se ramène à la quête du bonheur.
Sur ce chemin dépourvu de bornes, chacun se cherche
Au gré des intempéries, trop heureux de ne pas mourir
Idiot au hasard des faux pas, tellement vivre reste un art
Dont la clé tient en un mot qu’on se retient de chuchoter.

À chacun d’inventer, sinon son balancier, son pas de deux.

Structuré en cinq parties – la naissance, les doutes, les amours, les horreurs, la paix –, ce recueil essaie de conférer un sens à l’existence. En s’attachant à la vie, à l’amour, au monde, par un regard sans concession, Pierre Perrin déplore, vitupère, loue et console – sans leurrer. Si l’enfance est une fenêtre, que le grand amour confine à la prière, la guerre n’épargne personne. C’est pourquoi, à lire ces pages, la poésie voudrait rester, sinon vitale, au moins vivante.




La Bourrasque inachevée

Je marchais seul. Mes deux mains essuyaient mon visage. Il y perlait une gelée violente. Un vent froid neigeait sur toute la campagne. J’avais quitté le village… Lire la suite

Lumière d’hiver, un sonnet

Il neige ; la saison accède à son sommet.
La terre engrange la douceur et des naissances
S’arc-boutent pour surgir… La suite [et autres sonnets]


La Flûte (andante), pour la soif…

Les reins fondus, sous la canicule, mais le cœur au clair, elle ruisselle entre les tympans, tandis qu’il s’élance en aveugle, avide, décapuchonné. Les seins en rase-mottes, soudain elle agenouille ses doigts très fins. Les lèvres s’amoncellent, les joues se gonflent. Les dieux se lèvent. Elle entame l’air du déluge, de la mort gagnée.… Savourer quelques plaisirs

Notre monde sans détour, Jean Le Matois

Il a tué sa femme à petit feu, l’a dépouillée de tous ses biens. La maison, qu’elle avait sauvée (à peine enterrée, son odeur partout), il est revenu l’habiter. C’était le maître, en voleur matois, la réplique… Poursuivre la lecture

[Approche de la poésie]

Elle est la littérature, elle ne se réduit pas à un genre. Elle surgit le plus souvent où on l’attend le moins. Preuve de son prestige ou imposture suprême… Lire la suite

Éloge de la poésie et comment je suis venu à elle

Quand un poème vibre plus que l’anche d’un hautbois, que l’émotion soudain s’empare du lecteur, un partage s’opère d’esprit à esprit, que rien ne justifie, et que hait la raison. C’est peut-être pourquoi la poésie, qui unit à son sommet les vivants et les morts, reste à l’écart, en retrait, quasi secrète. Recroquevillée dans une langue des signes aujourd’hui, que le lecteur invente plus qu’il ne les distingue, elle ahane. Elle reste le cœur d’un silence que l’époque a chassé. En empruntant les traverses de l’invraisemblable, elle nous réveille. Éclairant la place de l’homme dans le monde, la poésie répond à la question aporétique : pourquoi vivre ? Pour quoi l’individu sur notre mappemonde ? Elle situe chacun – entre tous. Elle le chante, le châtre, l’exalte, l’exhorte, le met en terre aussi. Ce qui bouleverse un être, pour peu qu’il porte son art à la perfection, devient… Lire l’article complet

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