La Vie suspendue

La table des poèmes de Pierre Perrin

© Philippe Debiève

E

lle était la tempétueuse, au secret, à la peau plus belle que les blés d’août. Les moindres souhaits décuplés, l’appétit entre ses bras restait insatiable.

Le temps gambadait, s’asseyait, repartait de plus belle. Les alpages n’avaient pas de fin ; haut dans le ciel filaient les charters. Des vallées ne montait qu’une rumeur sans importance.

À la renverse, sans rien craindre de la terre, il écoutait, subjugué, ses angoisses légères. Il la faisait rire à gorge déployée. Tous deux se trouvaient comme les bras d’un fleuve dans la mer.

À chaque instant elle devrait surgir, l’appeler, lui rendre la vie. Son regard s’est éteint, sa secrète odeur volatilisée. Les doigts en l’air se figent pareils à des arbres d’hiver.

Pierre Perrin, Des jours de pleine terre, inédit
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