Pierre Perrin : Baudelaire (chanté par Henri Franceschi)

Baudelaire
[un poème inédit]

Tu as flatté Hugo ; le nombril a tenu.
Sainte-Beuve avait foi dans le Bottin Mondain.
Tu as loué Dupont, puis tu l’as étrillé ;
Son socialisme a essoré ta patience.

Tu n’étais pas cruel ; tu cinglais les baudruches.
Tu savais lire à l’os et ta juste valeur.
Comme un ver luisant meurt sous le pied du passant,
L’œuvre est jetée, sans sépulture et sans appel.

Les Fleurs du Mal brisées, Gautier les a sauvées.
Ta mère a fait s’ouvrir les portes du cénacle.
Du Gallimard d’alors a jailli la lumière.

L’oubli vaincu, ressusciter, qui ne l’exige ?
Dans le for intérieur, quelle ronce accrocher ?
Un hérisson vit et expire sous sa haie.

Pierre Perrin, 27 août 2025

Le poème mis en musique par Henri Franceschi [27 août 2025]



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