Pierre Perrin, la haine en larmes [30 octobre 2003]

Pierre Perrin, La haine en larmes


[La souris ici pour une version sinon originelle, du moins initiale, en versets]
Ils regardent le monde avec des yeux d’Auschwitz. Ils hurlent à la paix, ils réclament justice. Aux terrasses bondées, leur jeunesse en chair folle explose. Il ne lui reste que la mort, pour vivre.

Tout un peuple est prostré. Il attend, encastré. On le traque en ses terriers de pauvreté. Sur son sol ancestral, un autre monte en graine des remparts et des miradors. Mais comment abattre la clôture quand rôde le crime ?

D’Auschwitz et des goulags, le souvenir de millions d’assassinés saigne et saignera sans répit. Mais ici, sur leur terre, le droit, de retour, a l’air nucléaire s’il le faut. Ceux de l’homme ont à faire, pour la douceur.

Un seul drapeau, hissé très haut : la haine en larmes !

Pierre Perrin, 30 octobre 2003, in Des jours de pleine terre, inédit

Quand on voit, terrible et sans cautère,
La rose et le cratère s’épouser et se perdre
Dans le même souffle, la guerre poursuit ses
Explosions à viser plus profond que la mort.

manuscrit

Des Gazaouis regardent le monde avec des paupières
Barbelées. Ils hurlent à la paix, ils réclament justice.
Aux terrasses bondées, une jeunesse explose
En folie. Il ne lui reste que la mort, pour vivre.

Tout un peuple, prostré, encastré, attend. Il se traque
Lui-même en ses terriers de pauvreté. Sur son sol
Natal, un autre monte en graine remparts et miradors.
Mais qui abattrait une clôture, quand rôde le crime ?

D’Auschwitz et des goulags, le souvenir de millions
D’assassinés saigne et saignera sans répit. En terre sainte,
Contre les attentats, le droit prend un air nucléaire.


Ceux de l’homme ont à faire, partout, pour la douceur.
Pour seul drapeau, hissé très haut de part et d’autre,
La haine en larmes.

Pierre PERRIN, Des jours de pleine terre, Al Manar, 2022

Page précédente — Imprimer cette page — Page suivante