Pierre Perrin, Pleine Marge, le premier recueil, 1972
Nous venons quelques-uns des quatre coins d’un silence oppressé.
Un ‘fort volume’ publié par deux inconnus
La couverture enfermait 108 pages sur papier d’un fort grammage, glacé, car les 41 poèmes étaient illustrés de 24 photos noir et blanc, pleine page sauf une, dans un format de 18 cm de largeur par 23,5 de hauteur. L’accueil, surtout en Franche-Comté, fut chaleureux, puisque les deux jeunes de 22 ans voyaient leurs 400 exemplaires épuisés en moins de deux ans. Originaire du Jura, le photographe est décédé vers la fin des années 2000. Un bref diaporama de 13 photos de Jean-Claude Salet, pour mémoire, ici.
Sinon, voilà deux départs de poèmes, ci-dessous. Le premier scande la mort du père. Le second aiguise et chante le désir.
Prose pour un temps de mort – premier écrit
À même le village, aux toits en petit nombre jusqu’au creux, dans sa crosse paysanne, la nuit était complète ; c’était à ne pas distinguer, pourtant en face de la maison, ni le fumier contre le cabanon des poules, ni le verger qui enfermait un grand jardin, maintenant dénudé pour l’hiver… Continuer la lecture
Criée de la conscience, un poème en prose
Ce fut l’espace d’un désir. Une saison ruisselait d’oiseaux. Des fleurs lançaient des chants à la cime des arbres. On eût dit un verger sous l’arc des regards, et des moissons partout, comme des feux de lune, éclataient sur la terre. La neige… Continuer la lecture